C’est au lendemain des accords d’Oslo que la coopération décentralisée franco-palestinienne prend son essor. Animées par la volonté de participer au processus de paix engagé au Proche-Orient, les collectivités françaises ont vu dans leur action de coopération un outil au service du rapprochement et de la fraternité entre les peuples.
Dès 1994, à l’initiative de Cités Unies France, quelques maires se rendent en Palestine afin de voir dans quelle mesure les collectivités locales françaises pouvaient-elles s’engager et participer activement au processus de paix. Les perspectives de créer des liens entre collectivités furent accueillies avec enthousiasme tant par les Palestiniens que les Israéliens.
Afin d’encourager les collectivités locales françaises à s’engager dans cette région, Cités Unies France met en place un Fonds de coopération décentralisée pour la Palestine.
Les collectivités de la région Rhônes-Alpes, telles que Grenoble, Romans-sur-Isère, Eybens, Gières, Saint-Priest, s’imposent comme les pionnières de la coopération décentralisée françaises dans les Territoires palestiniens. Elles sont en effet, les premières à se rapprocher de villes palestiniennes situées essentiellement dans le gouvernorat de Bethléem. La ville de Grenoble est d’ailleurs sans doute la première à signer une convention de coopération en 1996 avec les villes palestiniennes de Beit Jala et Beit Sahour. L’objectif de ces coopérations naissantes était d’apporter une aide au développement touristique de cette région. Un tourisme qui serait « organisé par les acteurs locaux et générateurs de ressources pour les populations palestiniennes ».
Elles ont ensuite été suivies par de nombreuses collectivités françaises. On dénombre aujourd’hui d’après les chiffres de Cités Unies France et du MAE, 46 collectivités engagées en Palestine soit par le biais d’accords de coopération ou d’un jumelage. Parmi celles-ci, on compte un conseil de région (Provence Alpes-côtes d’Azur), trois conseils départementaux (Conseil général des Bouches du Rhônes, de Seine St-Denis et de Val de Marne), un groupement de communes (CU de Dunkerque-Grand Littoral) et 40 communes aux tailles diverses (de moins de 1000 habitants à plus d’un million).
Les projets des collectivités françaises menés dans les Territoires palestiniens sont d’envergures diverses et portent sur différents domaines, souvent en lien avec leurs compétences et spécificités. Ainsi, elles interviennent dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la culture, de la formation, de l’eau, de l’environnement….
Les actions de coopération et de jumelage évoluant dans un contexte fragile et fluctuant, les collectivités françaises doivent faire preuve d’une réelle motivation et d’une certaine capacité d’adaptation. Malgré un ralentissement des projets lors de la seconde Intifada, des liens n’ont cessé d’être noués entre collectivités françaises et palestiniennes. La présence du Hamas à la tête de certaines municipalités et de l’appareil étatique n’a pas freiné cette dynamique.