Le 20 mars 2021 un décret présidentiel turc a annoncé la décision du pays de se retirer de la Convention d’Istanbul. Cette décision prendra effet le 1er juillet prochain. Pourtant la Turquie est le pays dans lequel la Convention d’Istanbul a vu le jour et surtout le premier à l’avoir ratifiée le 12 mars 2012. Elle est aujourd'hui le premier et l'unique pays à décider de s’en retirer. Ce retrait bafoue les droits de millions de femmes et de jeunes filles dans le pays et va à l’encontre des prétendus engagements du gouvernement pour protéger les victimes d’agression sexuelle et de violence domestique.
Qu'est-ce-que la Convention d'Istanbul ?
Il s’agit du traité international le plus ambitieux en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Il a été signé le 11 mai 2011 à Istanbul. À ce jour, trente-quatre États membres du Conseil de l'Europe l'ont ratifiée, douze l'ont signée – y compris l'Union européenne.
La Convention d'Istanbul établit des normes minimales en matière de prévention, de protection, de poursuites et d'élaboration de politiques intégrées pour lutter contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique. Les pays qui ont ratifié cet instrument sont tenus de protéger et de soutenir les femmes ayant subi de telles violences. Ils doivent aussi créer des services tels que des numéros d’urgence, des centres d’accueil, des services médicaux et des consultations psychologiques et d’aide juridictionnelle.